1. |
Assommantes insomnies
04:43
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Assommantes insomnies (Philippe Thivet)
Il y a des moutons plein la piaule,
Que je ne cesse de compter,
Dans les comptes d'apothicaire,
Que je pratique avec Morphée.
Depuis que le sommeil me frôle
En demeurant insaisissable,
Qu'aujourd'hui est encore hier
Attendant le marchand de sable.
Je pensais tomber de sommeil,
Mais je ne fais que trébucher,
Me prenant les pieds sans répit
Au fil tendu de mes pensées.
Toujours bloqué en mode « veille »,
Je fais un piètre noctambule,
Entre les cordes de ce lit
Où je mène un combat d'Hercule.
Et je mène une double vie,
Par d'assommantes insomnies
Qui m'attend'nt à l'orée des nuits.
Il y a les minutes qui passent,
Et le réveil attend son heure.
Aiguillonné par la trotteuse,
Je rêve encor' d'être un dormeur.
Les idées noir's se mett'nt en place
Pour baliser cette nuit blanche
Où toutes mes pensées douteuses
Vont pouvoir prendre leur revanche.
Et là planté sur l'oreiller,
Mon vieux sommeil est un poids plume.
En tête à taie sous les étoiles,
Je vois mes nuits qui se consument.
Serait-ce le prix à payer,
De nuits si longu's en jours trop courts,
A tant vouloir tisser sa toile
Dans ce foutu compte à rebours ?
Et je mène une double vie,
Par d'assommantes insomnies
Qui m'attend'nt à l'orée des nuits.
Il y a des litres de tilleul,
De camomille et de verveine,
Qui tentent de m'apprivoiser
En coulant à flots dans mes veines.
Mes draps ne sont que le linceul
De mes plus belles illusions.
Je tourne dans ce lit froissé,
A vouloir perdre la raison.
Et c'est à l'extinction des feux,
Que tout s'allume dans ma tête :
Ma journée fait son cinéma
Sur le grand écran de la couette.
Pour seulement sombrer un peu,
J'en appelle à tous les écueils.
Si Morphée se croise les bras,
Qu'au moins je puiss' dormir d'un œil.
Et je mène une double vie,
Par d'assommantes insomnies
Qui m'attend'nt à l'orée des nuits.
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2. |
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Puisque le singe descend de l'homme
Dernièr's nouvell's du paléo
Tout finit par se découvrir
On ne donn' plus cher de nos os
Le passé n'a plus d'avenir
L'humanité mal avisée
Secouant la branche de Darwin
D'un coup de pell' trop bien placé
A boul'versé ses origines
Un scientifique en terrassant
A terrassé sa condition
A défaut de chaînon manquant
A inversé l'évolution
Au jeu de l'œuf et de la poule
Et de la station verticale
L'Homo sapiens sans être soûl
Est tombé de son piédestal
Que plus personn' ne s'en étonne
Puisque le sing' descend de l'homme
Eh oui le sing' descend de l'homme
L'évolution la tête en bas
Peut bien nous regarder de haut
Nous reste le pouvoir d'achat
La croissance et les p'tits drapeaux
Hier encore à quatre pattes
L'humain s'est mis le doigt dans l'œil
Ses deux mains libres pour se battre
N'étaient en fait rien qu'un écueil
A quatre mains c'est plus malin
Que d'être bipèd' belliqueux
C'est double dose de câlins
S' tourner les pouces puissanc' deux
Au jeu de l'effet et des causes
Et de l'arroseur arrosé
L'Homo sapiens, on le suppose
Amus' beaucoup le chimpanzé
Que plus personn' ne s'en étonne
Puisque le sing' descend de l'homme
Eh oui le sing' descend de l'homme
Pour vivre d'amour et d'eau fraîche
Nous manqu'nt quelques millions d'années
Cupidon peut garder ses flèches
C'est au boulot qu'il faut pointer
Si le primat' n'est plus primaire
Dans ce nouvel ordre des choses
De l'âge de pierre au nucléaire
L'homm' ne plaid' pas vraiment sa cause
Que le singe au fond son zoo
Croisant les gens venus le voir
Doit rir' quand l'ombre des barreaux
Nous fait des rayur's de bagnards
Au jeu de l'espace et du temps
Et du fiérot bombant le torse
L'Homo sapiens en farfouillant
Est vraiment tombé sur un os
Que plus personn' ne s'en étonne
Puisque le sing' descend de l'homme
Eh oui le sing' descend de l'homme
Qu'on se le dise ou le grimace
La guerr' du feu n'aura pas lieu
L'anthropoïde a fait l'impasse
Sur cet incident désastreux
Du berceau de l'humanité
À nos pavillons de banlieue
Tout restait à réinventer
Un sagouin n'aurait pas fait mieux
Pas tombé de la dernièr' pluie
Le roi déchu de la savane
Peut bien maudir' celui qui lui
A glissé sa peau de banane
Au jeu de Toumaï et Ardi
Et de celui des sept erreurs
L'Homo sapiens à ce qu'on dit
Ne serait rien qu'un imposteur
Que plus personn' ne s'en étonne
Puisque le sing' descend de l'homme
Eh oui le sing' descend de l'homme
Philippe Thivet
(28/02/2010)
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3. |
Suresnes
04:07
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SURESNES (Philippe THIVET)
Sur le mont Valérien
Ell' perche sa mémoire
Pour nous faire en chemin
Un petit cours d'Histoire
Et l'Histoir' se promène
Dans les rues de Suresnes
Au hasard de ses rues
Une cité-jardin
Parfois des gens connus
Et surtout des copains
Coule, coule la Seine
Sous le pont de Suresnes
Coule, coule en mes veines
Cette ville que j'aime
Coule, coule la Seine
Sous le pont de Suresnes
Sur les eaux de la Seine
Ell' s'en va prendre l'air
En se donnant sans peine
Des airs de bord de mer
Et la mer se promène
Dans les rues de Suresnes
Il paraît que l'on dit
En rigolant un peu
Qu'elle a fait de Paris
Sa plus proche banlieue
Coule, coule la Seine
Sous le pont de Suresnes
Coule, coule en mes veines
Cette ville que j'aime
Coule, coule la Seine
Sous le pont de Suresnes
On parle, c'est étrange
A l'automn' revenu
De fête des vendanges
Le raisin n'attend plus
Et l'automn' se promène
Dans les rues de Suresnes
Il s'y dit à fleur d'eau
Que complice le vent
Y porte le galop
Des chevaux de Longchamp
Coule, coule la Seine
Sous le pont de Suresnes
Coule, coule en mes veines
Cette ville que j'aime
Coule, coule la Seine
Sous le pont de Suresnes
Philippe Thivet
(21/02/2009)
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4. |
Le vieux miroir
02:56
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LE VIEUX MIROIR
Il en a vu passer
Ce vieux miroir
Des sourir's grimacés
Et des feux du rasoir
Des bouts d'intimité
S'écrivant au rimmel
Des secrets de beauté
Des souffrances de belles
Il en connait par cœur
Des ombre(s) à contre-jour
Des vies à cent à l'heure
Des matins à la bourre
Des petits fronts d'enfants
Ne pensant qu'à grandir
Des yeux d'adolescents
Voulant se voir vieillir
Il en a vu passer
Ce vieux guetteur
Cette vitre placée
Sur nos vies intérieures
Ce miroir au rebut
Étoilé de secrets
Cette glace rompue
Au jeu de nos reflets
Il en a vu tomber
Des jours de pluie
Des regards inondés
D'arides insomnies
Des rideaux de buée
Préservant les pudeurs
Des gueul's évaluées
Des masques de bluffeurs
Il en a vu couler
De l'eau dans les siphons
Des pilul's avalées
Des crèmes, des flacons
Des portraits de famille
Dressés aux jours de fêtes
Des petites manies
Et des drôles de têtes
Il en a vu passer
Ce vieux vitrail
Ce carreau déplacé
De son temple d'émail
Ce miroir au rebut
Étoilé de secrets
Cette glace rompue
Au jeu de nos reflets
Il en savait bien trop
Ce vieux témoin
Laissé sur le carreau
De la salle de bains
Philippe Thivet
(07/02/2008)
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5. |
Le ventre des filles
04:03
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Le ventre des filles (Philippe THIVET)
Il s’y passe des choses
Qu’on imagine à peine
Pour le peu que l’on ose
En effleurer les veines
Qu’on sache d’où l’on vient
Au bord des eaux profondes
Mais c’est toujours en vain
Qu’on veut refair’ ce monde
Bons qu’à jouer aux billes
Loin du ventre des filles
Troussant un peu l’étoffe
Par un courant d’air chaud
L’heur’ du printemps nous offre
Ce sourire de peau
Le secret mis à nu
A nos yeux de passants
D’un nombril inconnu
Que caresse le vent
Et le soleil qui brille
Sur le ventre des filles
Qu’on y pose la main
Comme en terre inconnue
Ce frisson qui nous vient
Nous a déjà perdus
C’est au bout de nos doigts
A nous donner la fièvre
Le toucher de la soie
Qui appelle nos lèvres
Et le cœur part en vrille
Pour le ventre des filles
Le soyeux d’une rose
Dans le creux de nos paumes
Quand notre âme s’y pose
Intruse en ce royaume
On y sait des secrets
On y rêve d’amour
On ne reste à jamais
Que des garçons balourds
Chiens dans un jeu de quilles
Sur le ventre des filles
C’est l’écho d’une ruche
Par un matin d’été
Qui gonfle la baudruche
De la maternité
J’y ai collé l’oreille
Juste avant que tu naisses
Tout un essaim d’abeilles
Butinait ma princesse
Au chaud dans ta coquille
Dans ce ventre de fille
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6. |
Le Regard d'Edward
04:11
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LE REGARD D'EDWARD (Philippe Thivet)
C’est un jeu de lumière
Sous le pinceau d’Hopper
L’attente solitaire
Un matin de torpeur
A peine un souffle d’air
Aux rideaux des fenêtres
Un regard qui se perd
A l’intérieur peut-être
Un hôtel quelque part
Et le regard d’Edward
Et le regard d’Edward
C’est l’histoir’ d’une femme
En une seule image
Une chambre sans âme
Et le flou d’un visage
Voyageuse en transit
Avec âme et bagages
Attendant l’heure dite
Dans un lieu de passage
Un train sur le départ
Et le regard d’Edward
Et le regard d’Edward
C’est l’éclat du silence
Précédant la tempête
La lourde insignifiance
D’une vie trop discrète
Une femme au salon
Pianotant son ennui
L’indicible question
Qui se perd dans la nuit
Un couple quelque part
Et le regard d’Edward
Et le regard d’Edward
C’est de l’attente encore
Sous un soleil d’été
La tension du ressort
De l’immobilité
Un phar’ sur la colline
Au feu d’un contre-jour
L’odeur de gazoline
A la tombée du jour
Une rout’ quelque part
Et le regard d’Edward
Et le regard d’Edward
C’est le temps suspendu
De nos vies quotidiennes
La sensation rendue
Des solitud’s humaines
Et nos vies intérieures
Sous le pinceau d’Hopper
Sous le pinceau d’Hopper
Philippe Thivet
(10/02/2013)
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François Benest France
Né à Suresnes le même jour que Björk, vous pourrez constater que je ne partage ni son univers musical, ni sa
notoriété...
Pour la qualité des compositions, je vous laisse juge !
Je sais que la mode est au zapping, mais par respect pour mon travail, merci d'écouter mes chansons jusqu'au bout !!
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