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Le poseur de pavés
06:13
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LE POSEUR DE PAVES (Serge Galland)
Matin et soir, hiver, automne
Du lundi jusqu'au samedi
Sur les trottoirs, les rues piétonnes
Je pose des pavés à Paris (bis)
A grand coups de marteau-piqueur
Faut d'abord défoncer l'asphalte
Sous l’œil compassé ou moqueur
Des passants en costume-cravate
Les riverains et les commères
Tous ceux qui jamais ne transpirent
Me reprochent le bruit, la poussière
Que je subis et je respire
Matin et soir, hiver, automne
Du lundi jusqu'au samedi
Sur les trottoirs, les rues piétonnes
Je pose des pavés à Paris (bis)
Il paraît qu'avant l'macadam
Ici, y avait d'autres pavés
Que des étudiants, des quidams
Sans états d'âme ont enlevés
Pavés luisants, pavés polis
Pavés de bonnes intentions
Pavés lancés contre l'oubli
D'une pseudo révolution
Matin et soir, hiver, automne
Du lundi jusqu'au samedi
Sur les trottoirs, les rues piétonnes
Je pose des pavés à Paris (bis)
Puis faut trimballer les lingots
Ces jolis cubes de granit
Qui vous fichent des lumbagos
Des ampoules et des tendinites
En attendant l'heure de la pause
J'en jetterais bien dans la mare
De mon patron qui, je suppose
Fut un vaillant soixante-huitard
Matin et soir, hiver, automne
Du lundi jusqu'au samedi
Sur les trottoirs, les rues piétonnes
Je pose des pavés à Paris (bis)
Lorsque bien trop lourde est ma peine
Je pense à mes amis là-bas
J'aurais pas dû quitter Cayenne
Pour faire ce travail de forçat
Et faute de prendre le large
J'attends l'été où, pour rêver
J'pourrai aller à Paris-plage
Où sous la plage y a des pavés
Matin et soir, hiver, automne
Du lundi jusqu'au samedi
Sur les trottoirs, les rues piétonnes
Je pose des pavés à Paris (bis)
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2. |
La photo où je suis beau
03:20
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La photo où je suis beau (S. Galland)
Vous qui m'avez prêté l'oreille
Je vous emprunte le regard
Pour voir la huitième merveille
Des merveilles du sixième art
Quand elle trône sur mon bureau
Elle en laisse plus d'un perplexe
Mais elle m'ôte bien des complexes:
C'est la photo où je suis beau...
Elle est le miroir déformant
Qui au lieu de rendre grotesque
Vous transforme en prince charmant
Le vieux crapaud cauchemardesque
Elle a cet effet placébo
Des tisanes de ma grand-mère
Des élixirs doux-amers
Cette photo où je suis beau...
Est-ce ce petit air cabot
Ou un simple effet de lumière
Qui a transformé le nabot
En Apollon du belvédère?
A moins que le flou artistique
Qui m'auréole d'un halo
Confère cette touche esthétique
A la photo où je suis beau...
Faut dire: elle date pas d'aujourd'hui
Beaucoup s'en faut, ni même d'hier
Faut dire: le temps s'y est pas mis
Avec le dos de la cuiller
Je lui jette un oeil et d'emblée
Le doute assaille mon cerveau:
Ai-je jamais pu ressembler
A la photo où je suis beau?
Je me dis avec le recul
Que la jolie voleuse d'image
Une amourette de passage
Impressionna la pellicule
L'amour aveugle est un cliché
Qui, j'avoue, me convient plutôt
Surtout s'il pouvait déclencher
D'autres photos où je suis beau...
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3. |
La vue nette
02:39
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La vue nette
(Serge Galland)
Un jour revenant de faire mes emplettes
Je suis rentré dans une silhouette
Faut dire, j'ai les yeux au ras des pâquerettes
Ne voyant pas mieux que le bout de mes chaussettes
Je demande : "Pardon madame, je regrette"
Le monsieur me répond, pour votre bien-être
Venez dans ma boutique acheter des lunettes
Magasin d'optique au coin de la placette
Vous verrez, c'est chouette
De changer de tête
Vous verrez, c'est chouette
D'avoir la vue nette
J'avoue, j'ai du mal à me reconnaître
Est-ce bien normal d'avoir cette tête
Menton en galoche et nez en trompette
Ce que j'ai l'air moche. Ce que j'ai l'air bête
Je me croyais mignon avec mes frisettes
Me voilà cro-magnon sans sa peau de bête
Il a l'air d'un con, il me faut l'admettre
Ce bonhomme dont je ne suis plus le maître
J'étais mieux avant
De changer de tête
J'étais mieux avant
D'avoir la vue nette
Je sors sur la place d'une autre planète
Surpeuplée de garces et de gens pas nets
Je vois des chauffards, plein de pickpockets
Et de toute part les dangers me guettent
Avant, je voyais un monde en goguette
Les gens étaient gais, me faisaient risette
Leurs yeux méprisants serpents à sonnette
Le disent à présent : "C'étaient des sornettes"
C'était mieux avant
De changer de tête
C'était mieux avant
D'avoir la vue nette
Etant moins trouillard, étant moins lavette
Perdu dans le brouillard que dans la tempête
Ni une ni deux, je bats en retraite
De ce monde hideux aux yeux du poëte
Et j'ai balancé de par la lunette
Des WC mes pauvres lorgnettes
Elles se font la paire au fond de la cuvette
Me voilà, j'espère pépère à perpète
Ah! C'est vraiment chouette
De retrouver sa tête
Ah! C'est vraiment chouette
De ne plus voir net
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François Benest France
Né à Suresnes le même jour que Björk, vous pourrez constater que je ne partage ni son univers musical, ni sa
notoriété...
Pour la qualité des compositions, je vous laisse juge !
Je sais que la mode est au zapping, mais par respect pour mon travail, merci d'écouter mes chansons jusqu'au bout !!
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